Dans un entretien accordé dimanche soir à la chaîne internationale AL24 NEWS, M. Attaf a tenu à préciser que dans la résolution finale du Conseil de sécurité de l’ONU relative à la question du Sahara occidental, « les fondamentaux de la question sahraouie sont préservés… ».
Il a expliqué dans ce sens que « le droit à l’autodétermination (du peuple sahraoui) a été découplé par rapport au plan d’autonomie et il doit s’exercer conformément à la légalité internationale et à la charte des Nations unies ».
Et de souligner que « le principe que le Maroc a tenté désespérément d’inscrire, celui de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental, a été enlevé et expurgé des deux références qui ont été faites à ce principe dans le dispositif du projet de résolution. Cette référence est restée dans le préambule avec moins de force juridique ».
Donc, a-t-il soutenu, « sur le plan du dispositif de la résolution, il n’y a absolument aucune référence ni à l’Etat marocain ni à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », et « le plan d’autonomie n’est plus le cadre exclusif de règlement de la question sahraouie ».
« La résolution a ouvert le champ à d’autres idées et à d’autres alternatives », a-t-il encore dit à ce propos.
Revenant à la non-participation de l’Algérie au vote vendredi sur la résolution du Conseil de sécurité, M. Attaf a affirmé que « l’Algérie était à deux doigts de voter pour la résolution ». Mais, a-t-il expliqué, il y avait « cette petite disposition relative à la « souveraineté marocaine » au niveau du préambule. Nous avons demandé, la veille du vote, à ce que cette disposition soit enlevée et on voterait pour le texte, mais elle n’a pas été enlevée ».
« Techniquement, c’est ce qui a motivé le fait que l’Algérie n’ait pas participé au vote », a-t-il tenu à préciser, faisant savoir que cette référence a été enlevée au niveau du dispositif du texte.
M. Attaf a, en outre, souligné que « l’Algérie accorde beaucoup d’importance au fait que tout ce processus conduit par les Nations unies en matière de parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental soit strictement conforme à la résolution des Nations unies ».
Dans ce contexte, le ministre a rappelé qu' »il existe 17 territoires non-autonomes à l’ordre du jour des Nations unies. Tous ces 17 territoires sont éligibles et sans contestation aucune à l’exercice du droit à l’autodétermination ».
« Pourquoi devrait-il y avoir un exceptionnalisme sahraoui », s’est-il interrogé avant de préciser que « le droit à l’autodétermination est un pilier de la charte des Nations unies et c’est aussi un pilier de la diplomatie algérienne », rappelant que « c’est la question algérienne aux Nations unies qui a été à l’origine de la résolution 1514 qui organise tout le dispositif de l’exercice du droit à l’autodétermination ».
Interrogé par ailleurs sur l’adoption par le Parlement français d’une résolution visant à dénoncer l’accord de 1968, M. Attaf a affirmé qu’il s’agit d’une affaire « franco-française » entre « Assemblée nationale et le gouvernement français ». « C’est une affaire intérieure qui ne nous concerne pas pour le moment », a-t-il insisté.
Et de poursuivre dans ce sens que cette affaire « pourrait nous concerner si ça devient une affaire de gouvernement à gouvernement parce que l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental, un accord international », précisant que le gouvernement français « n’a rien dit à l’Algérie sur ce sujet ».
Donc, a-t-il poursuivi, « sur le fond, nous ne réagissons pas (…) au plan gouvernemental, nous n’avons rien vu venir, et nous espérons ne rien voir venir ».
S’agissant des relations entre l’Algérie et l’Afrique, M. Attaf a affirmé que « l’Algérie n’a jamais manqué à ses devoirs envers le continent ».
« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a une fibre africaine marquée. Il est porté vers le continent et il l’a prouvé aussi à travers des initiatives majeures qui ont eu un impact sur le déploiement diplomatique de l’Algérie en Afrique », a-t-il soutenu.
Et, a-t-il encore dit, « nos partenaires ressentent qu’il y a à la tête de l’Algérie un président qui a cette fibre africaine ».
Le président de la République « est un homme de chantier politique et de chantier diplomatique, et il veut que ce sentiment de l’Algérie pour l’Afrique soit bâti sur des réalisations et il l’a démontré à travers les manifestations que nous avons organisées récemment », notamment l’IATF (Foire commerciale intra-africaine), « qui a été un grand succès pour l’Afrique et pour notre pays », a conclu M. Attaf.