« La solution au conflit ne peut être trouvée par la force. Seuls un dialogue inclusif et une véritable négociation peuvent mener à une solution durable, une solution menée et prise en charge par les Soudanais, bénéficiant du soutien de la communauté internationale », a déclaré au nom du groupe A3+, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, qui s’exprimait lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan.
A cet égard, le diplomate a indiqué qu' »il est indispensable de créer un espace pour la diplomatie et la médiation internationales afin de concilier les positions et les points de vue, dans le plein respect de la souveraineté nationale, de l’unité et de l’intégrité territoriale du Soudan, et d’un gouvernement légitime unique ».
Toutefois, les A3+ considèrent que « ces efforts et initiatives diplomatiques doivent être mieux coordonnés, tout en préservant le rôle central de l’Union africaine (UA) et des Nations unies, et en s’appuyant sur les acquis du processus de Djeddah ».
« Nous encourageons nos frères et sœurs soudanais à s’engager de manière constructive dans un dialogue susceptible de déboucher sur un cessez-le-feu et de jeter les bases d’un processus de paix significatif et national », a ajouté M. Bendjama.
Les A3+ ont également réaffirmer leur « rejet » de l’établissement de toute autorité gouvernementale parallèle au Soudan, qui affaiblit l’Etat soudanais et risque de fragmenter le pays.
Ils se sont, en outre, dit « consternés » par les récents événements survenus dans la région du Kordofan, avec des informations faisant état d’atrocités de masse et de villes assiégées, où les infrastructures civiles, notamment les hôpitaux et les jardins d’enfants, sont la cible de drones et de tirs délibérés.
Le groupe a notamment appelé à « remédier à la situation humanitaire catastrophique » qui doit demeurer une « priorité commune » du Conseil de sécurité.
Tout en saluant les efforts déployés par le gouvernement soudanais, les A3+ ont insisté sur la nécessité de « les maintenir et de les renforcer ». Ils ont, en outre, expliqué que, « l’évolution alarmante de la situation au Kordofan, conjuguée à la situation déjà désastreuse au Darfour, a naturellement entraîné une augmentation des besoins humanitaires ».
D’autre part, les A3+ ont souligné que, « les massacres perpétrés pendant le conflit, en particulier ceux commis par les Forces de soutien rapide (FSR) à El Fasher, Al-Geneina, au camp de Zamzam, à Wad Madani et dans la région du Kordofan doivent être punis ».
« Il est impératif de demander des comptes en utilisant les outils à la disposition de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, notamment les sanctions, les enquêtes et les poursuites judiciaires éventuelles », ont-ils insisté.
Par ailleurs, les A3+ ont fermement condamné la récente attaque de drone contre une base logistique de la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé (FISNUA) à Kadugli, qui a entraîné la mort de six Casques bleus bangladais, mettant l’accent sur la nécessité d’une enquête approfondie.
Réitérant leur appel à une condamnation « publique » et « ferme » de l’ingérence extérieure dans le conflit soudanais, ils ont indiqué que « ceux qui permettent le massacre du peuple soudanais par la fourniture d’armes, de drones et de mercenaires doivent être tenus responsables ». APS DZ